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4 décembre 2014 4 04 /12 /décembre /2014 18:53

 

Titre : Escape Dead Island

Éditeur : Deep Silver

Développeur : Fatshark

Sortie : 20/11/2014

PEGI : 18

Supports : PS3, XB360, PC  (testé sur PS3)

 

"La fuite n'est que le début"

 

Escape Dead Island est un jeu du genre action/infiltration (ou infiltration/action, c'est au choix) qui prend part sur l'île de Narapela. Ce petit bout de terre émergée et paradisiaque abrite les premiers morts vivants d'une épidémie qui va grandissante, et le protagoniste que l'on incarne vient tenter d'en apprendre plus sur les sources de ce phénomène.

Nous voilà donc dans la peau de Cliff Calo, un photo-reporteur jeune et dynamique, prêt à tout pour découvrir la sombre vérité que les joueurs ont pu apercevoir en jouant à Dead Island ou à sa suite Riptide.

Le gros soucis c'est que Cliff, en plus de devoir survivre et enquêter en milieu zombi, va également devoir faire avec ses hallucinations récurrentes qui le verront perdre pied tout au long de l'aventure.

 

"Repose-toi un peu, tu as l'air d'un cadavre"

 

Si l'univers de ce titre, conçu pour distraire les joueurs en attendant Dead Island II, se révèle sympathique notamment grâce à une bande son assez réussie et une approche psychédélique des évènements il n'en reste pas moins que de très gros défauts font rapidement leur apparition une fois la manette bien en main.

 

Commençons tout d'abord par ce qui fonctionne.

 

Déjà le gameplay est simple et efficace, laissant le choix au joueur de se la tenter en mode infiltration qui surine du mort-vivant ou en mode shooter-sniper fan de headshot pour qui les armes à feu sont inévitables. Au corps à corps Cliff reste tout de même un peu lourd : il peut projeter ses ennemis au sol, les achever une fois par terre, ou frapper vite, ou frapper fort. De plus en appuyant sur O (B sur XBOX) le héro fait une esquive, parfois salvatrice. Chaque action corporelle fait baisser la jauge d'endurance, c'est au joueur de gérer chaque action du mieux qu'il le peut. Dommage dès lors que le système n'évolue presque pas pendant toute l'intrigue, que les armes soient si limitées, et qu'il n'y ait pas de craft comme dans les épisodes précédents de la série.

 

Ensuite l'enrobage visuel est amusant. Le cell-shading, du Borderlands en beaucoup plus baveux et moins efficace, fait tout de même son petit effet. D'autant plus que chaque bruit est visible à l'écran via des textes aux polices tout droit tirées du monde du comic book. XIII l'avait fait avec brio sur Gamecube à l'époque. Escape D. I. le fait aussi, et c'est très certainement une référence à la bande dessinée sortie il y a peu. Cette dernière est consacrée elle aussi à l'univers de ces îles infestées de mutants cannibales. Bien vu, et quand bien même ça reste loin d'être parfait visuellement, l'idée n'est pas mauvaise en soi.

 

On peut ajouter que le début de l'histoire est assez prenant pour le joueur. Surtout si vous avez connu les prédécesseurs du titre de Fatshark. Car oui, découvrir l'île proche de celle de Banoi à travers le regard halluciné d'un jeune beau gosse schizophrène est agréable. Tout du moins pendant les premières heures du jeu, alors que l'on prend plaisir à découvrir les différents types d'agresseurs que l'on rencontrera (hurleur, boucher, cracheur, etc.) ou que l'on découvre des références à la culture survival-horror.

 

 

Car ensuite les choses se gâtent, et tout un tas de défauts assez importants vont faire leur apparition.

 

En premier lieu le framerate asthmatique pique un peu les yeux. N'oublions pas qu'il est associé en plus à des couleurs un poil trop saturées et criardes, mais aussi à des textures digne de l'ancien temps vidéo-ludique. Techniquement parlant nous voici revenus 10 ou 12 ans en arrière ! Sans parler des murs invisibles, des bugs d'affichage liés aux passages dans les zones peu ou pas éclairées, de la végétation somme toute assez sommaire, et du peu d'intérêt de l'exploration. On trouve bien quelques munitions planquées à droite ou à gauche, quelques objets à collecter ou à photographier.

Mais tout ça manque cruellement de détails et de vie...

 

A noter également que l'IA des zombies ne les rend pas particulièrement crédibles ou flippants : ils sont stupides, parfois buggés, très prévisibles.

De nombreux bugs de collision font leur apparition, et il n'est pas rare de voir une petite troupe de cadavres putrides bloquée contre un mur qui réussit pourtant à vous frapper à travers les briques ou le ciment virtuel. En 2014 ça fait quand même pitié.

Vraiment dommage, car finalement malgré le fait qu'il faille gérer les affrontements, le joueur n'entre jamais véritablement en état de transe comme seuls savent le proposer les maîtres du genre. La faute à trop d'imprécisions techniques et tactiques, comme l'aurait dit un célèbre entraineur de football.

Et n'essayez pas de briser une baie vitrée pour rentrer dans une pièce, ou même de traverser un ruisseau : c'est tout bonnement impossible.

Je confesse volontiers que les affrontements en mode FPS de Dead Island et Riptide m'ont d'ailleurs bien plus séduit que ceux de ce spin-off. Ils offraient une sensation de liberté d'approche vraiment appréciable.

 

Pour finir il y a cette sensation permanente d'évoluer dans un long couloir sans fin, surtout quand une fois l'aventure bien lancée il vous faudra faire maints allers-retours, juste pour trouver la bonne carte magnétique qui ouvre telle porte devant laquelle vous serez déjà passés dix fois. Et là, c'est le drame.

La sympathie dont on pouvait faire preuve à l'égard de ce jeu pas très bien fini mais assez séduisant malgré tout, laisse place à la sensation d'avoir finalement affaire à un jeu terriblement bancal, loin d'être fini, buggé, répétitif et pourtant commercialisé. Même la narration et les dialogues n'apportent pas assez de détails pour que l'on s'intéresse pleinement à l'intrigue. Et ce malgré le côté intéressant de la psychologie de Cliff.

 

 

 

"La viande bien faisandée, c'est bon ?"

 

Au final il est difficile de conseiller l'acquisition d'Escape Dead Island. Si le jeu pourrait bien séduire les fans de la série malgré les défauts énumérés auparavant, tous les autres trouveront bien mieux chez la concurrence : qu'il s'agisse de jeux d'action, d'infiltration, ou de véritables survival-horror, ils sont nombreux à mériter le coup d'œil bien avant de se laisser tenter par le dernier arrivé chez Deep Silver. Suivre Cliff Calo n'est pas vraiment recommandable, même s'il faut à nouveau souligner que de temps à autre on peut prendre du plaisir en parcourant l'île de Narapela. Mais c'est un plaisir coupable, assez masochiste en somme.

 

 

Recommandation : D+

 

 

La nouvelle notation faites de lettres, pouvant être minorées ou majorées d'un - ou d'un +

S : Suuuper!

A : Atomik

B : Badass

C : Correct

D : Décevant

E : Épouvantable

 

 

 

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