Genre : Rock
Label : Universal/Polydor
Sortie : Mars 2012
Annoncé comme un groupe fiévreux, intense, punk, Skip The Use est un collectif Lillois dont tout le monde parle aujourd'hui. Présents sur toutes les ondes, les plateaux tv, les festivals, il n'est pas un jour sans qu'on entende parler du groupe de Mat Bastard.
Et pourtant c'est avec un gros "ouais bof" que j'ai terminé l'écoute de ce second album.
Surfant sur la vague du rock/électro le band du Nord déploie il est vrai une énergie peu commune en France.
Impossible de ne pas comparer leur production à Blur, Block Party, voire Nasser.
Et pourtant, impossible surtout de ne pas s'énerver face aux sautillements déjà vus de leur leader vocal, ou face à la platitude de leurs compositions : voici une musique à la mode, standardisée au possible, prête à passer en boucle sur la bande FM.
Du punk il ne reste rien chez Skip The Use, on n'est plutôt en face d'un groupe tiède qui cède aux sirènes de l'argent vite fait bien fait, suivant un plan média pré-établi aux moyens énormes.
Alors bien sûr que la grande majorité va se complaire dans la facilité en arguant qu'un groupe aussi décomplexé fera du bien à la scène française : mais quid de l'identité, du ressenti, de l'amour de la musique ?
Non ici on parlera tout simplement de cette énergie que tous semblent vénerer aujourd'hui dans l'hexagone. Skip The Use compose pour celles et ceux qui vont à un concert dans le but de voir des stars préfabriquées, qui gravitent dans un univers surfait (presque plastique). Et leurs producteurs de se frotter les mains en comptant les billets facilement dérobés à la masse.
Quand le talent est bridé à ce point dans l'unique but de se remplir les poches parce qu'on plait au plus grand nombre c'est la musique qui sort perdante : Skip The Use n'est finalement que le reflêt d'une société malade de l'image qu'elle souhaite véhiculer sans se préoccuper de son socle, des valeurs qu'elle promeut. On s'amuse, c'est tout. Point de message, point d'originalité, il faut écouler un max de copies et envahir les bacs des disquaires à grand coup de promo.
Ceux qui aiment le rock facile s'y retrouveront.
Les autres, ceux qui cherchent avant tout un monde nouveau, des vibrations originales, une prise de risque permanente, passeront leur chemin en ruminant.
Non décidément Skip The Use n'a rien d'alternatif, et franchement on passera volontiers à côté de ce phénomène voué à s'éteindre dès que le public cédera aux sirènes d'un groupe à la communication encore plus démesurée.
Circulez, y a rien à voir.
Peace.