Titre : Mauve
Artiste : Ringo DeathStarr
Genre : Noisy Pop / Shoegaze
Sortie : 01.10.2012
Label : AC30
Le revival du shoegaze continue !
Après les découvertes de talents bruts à l'instar des Young Prims, plus la confirmation de la réussite d'un groupe comme The December Sound, les amateurs de ce genre musical un peu trop vite enterré ont même eu une énorme satisfaction en voyant revenir My Bloody Valentine dans le giron des retours réussis.
C'est au tour d'un nouveau collectif originaire d'Austin (Texas) de monter au créneau, en sortant son premier album après une longue tournée où ses membres ont accompagné les Smashing Pumpkins et assuré leur première partie.
Tout commence avec des guitares sales et saturées, un chant pop susurré de manière angélique par la jolie voix d'Alex Gehring, et des montées rageuses de batterie appréciables grâce sur le titre titre RIP. Entame réussie, grâce à une fin planante à souhait qui vient se greffer avec bonheur sur cette composition.
Juste après c'est un titre rapide, bourré d'énergie qui pointe le bout de son nez avec BURN. Les calories fondent, la chaleur monte, les voix éthérées nous emmènent très haut pour encaisser les distorsions de guitares au bout du roulot et des ces rythmiques infernales.
Ca continue encore pour deux tours de pistes avec comme point d'orgue l'énorme SLACK aussi court que barré, revigorant à souhait mais toujours aussi saturé jusqu'à la moelle.
BRIGHTEST STAR fait doucement retomber la pression, la présence des nappes de synthé se font plus présentes, le poul ralentit nettement, le corp de calme et l'esprit s'envole. Une chanson assez sucrée, très vaporeuse, digne de figurer dans la b.o d'un très grand film (l'auteur de l'article s'excuse d'avance pour la phrase qui suit): "Allô Sofia Coppola ? Tu ne mets pas Ringo DeathStarr au générique de prochain long métrage ? Non mais allô quoi ?".
Retour à la réalité ? Pas vraiment avec une autre pause sur le titre DRAG et l'hommage un poil plus rentre dedans aux MBV sur le correct mais pas inoubliable FIFTEEN.
Puis c'est une grosse claque. Une espèce de titre tellement réussi qu'on arrête au bout de 20 secondes chrono pour se repasser une compo que l'on sent être d'anthologie. Waouh ! Ce GIRLS WE KNOW a un quelque chose de très spécial : c'est peut être ce tempo faussement ralenti, ces choeurs répétitifs à souhait, cette hypnose totale, qui nous font adorer d'un coup tout ce qui nous a amené jusque là. Ca enchaine sur un titre d'une noirceur peu commune dans le shoegaze, surtout qu'on sort à peine d'un cocon douillet même si psychédélique. Grosse rechute dans les limbes de son esprit avec l'entêtant NAP TIME.
WASTE fait passer gentiment le temps mais reste un titre trop générique pour marquer vraiment les esprits, même s'il faut reconnaitre qu'il reste efficace. Ceci dit il assure une trèss bonne transition vers les 3 chansons qui viennent clore ce Mauve.
DO YOU WANNA? revient à quelque chose d'aperçu au début de l'album : une pop crade maitrisée avec style, aux riffs de guitare excellents, et ce petit côté qui fait penser à certaines réussites de Juicifer.
Et tout se termine en beauté avec le terrible WAVE, qui vient succéder à un PLEASE DON'T KILL YOURSELF qu'un Lou Reed des beaux jours n'aurait pas renié, véritable hymne shoegaze qui reprend tous les éléments qui font de cette branche du rock un amalgame de sonorités tellement uniques : on a vraiment l'impression de revenir à la belle époque des RIDE et compagnie...
MAUVE est donc plus qu'une pale copie de ce qui se fait de mieux dans le shoegaze. Les Texans réussissent le tour de force d'imposer leur style dirty dans un genre ultra planant sans choquer les aficionados. On aime ce premier disque, il le mérite amplement, et on se prend à espérer que la route continuera sous les mêmes auspices !
Tracklisting :
- Rip
- Burn
- Drain
- Slack
- Brightest Star
- Drag
- Fifteen
- Girls We Know
- Nap Time
- Waste
- Do You Wanna
- Please Don t Kill Youself
- Wave