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26 juin 2014 4 26 /06 /juin /2014 10:20

L’été est bel et bien revenu apportant soleil, fruits, légumes, et énergie ! Quel bonheur que de replonger dans ses vieux albums reggae pour profiter du farniente d’un début d’après-midi ou de la fraîcheur salvatrice d’un début de soirée aux odeurs de vacances. Votre humble serviteur musical vous propose de redécouvrir 5 des concerts reggae qui ressortent à chaque saison estivale pour rythmer ses journées.

N°5 – Yellowman with Charlie Chaplin / The Negril Chill Challenge / 2000 Reachout International Records Inc.

Cette galette est juste le témoignage intemporel d’un clash mémorable entre deux des plus grands toasters jamaïquains que les 80s/90s aient connu. D’un côté le King Yellowman, albinos fait roi, qui déchaine les foules avec ses textes provocateurs et souvent connotés sexuellement. En face de lui Charlie Chaplin, un adepte des paroles conscientes qui visent à délivrer un message de paix et de spiritualité dans la joie et la bonne humeur. Les deux sont talentueux, hargneux dans les duels, et capables de provoquer l’hystérie dans leurs publics respectifs. Yellowman arrive en favori puisqu’il joue sur ses terres, mais le sage rasta qu’il a pour challenger ne se rendra pas sans lutter de toutes ses forces. Qui l’a donc emporté au final à part la culture reggae ? Vous le saurez en écoutant le Negril Chill Challenge !

N°4 – Gentleman and the Far East Band / The Cologne Session 2003 / 2003 Four Music

Une des révélations du début des années 2000 venue d’Allemagne, voilà le statut de Gentleman avant sa tournée mythique de 2003 où son talent a explosé à la face du monde. Le double album présenté ici est l’enregistrement du dernier concert du rasta teuton le plus talentueux avec le Far East Band. La prestation est tout simplement hallucinante, Gentleman enchaine les titres avec grâce et énergie pendant que tout le collectif derrière lui joue à son meilleur niveau pendant 23 morceaux. Entre Jah Jah Never Fail, Live it Up, Runaway ou Man A Rise il y a tellement de qualité à tous les niveaux (productions, solos, improvisation, public déchainé) que ça en deviendrait presque indécent pour nos tympans. Une vraie pépite bourrée de positif.

N°3 – Israel Vibration / Live Again ! / 1997 Tafari

Un live backé par les Roots Radics alors que les légendaires Israel Vibration étaient encore trois sur scène. Skelly, Wiss & Apple sont au top alors qu’ils chantent leurs plus grands tubes avec force conviction rasta et talent. Dès le second titre (Same Song) le ton est donné : une prestation énorme se prépare. Et c’est le cas tout au long des 14 morceaux enregistrés avec une grande intensité qui procure énormément de bonnes vibrations. Difficile de ressortir des titres tant la qualité est au rendez-vous, cependant à titre personnel je mettrai On The Rock, Red Eyes, Strength Of My Life et Never Gonna Hurt Me Again au panthéon des titres reggae.

N°2 – Matisyahu / Live at Stubb’s / 2005 Sony Music

Venu du hip hop et du slam Matisyahu (qui est de confession juive et non pas rastafari) aime jouer dans différents registres : hip hop donc, mais aussi funk, beatbox, rock mais surtout roots reggae. Enregistré en 2005 du côté d’Austin Texas le concert qui a été donné ce jour est en tout point remarquable. Les musiciens sont particulièrement affutés, Matisyahu est en pleine forme, l’ingé son assure grave et les spectateurs sont en transe. Le crew balance du lourd 12 pistes où le chant, le flow et le timbre si particulier du chanteur font mouche à chaque parole. Impossible de ne pas accrocher, et d’en profiter pleinement parce que les albums suivants du bonhomme furent loin d’atteindre l’excellence de cette prestation.

N°1 – Bob Marley & The Wailers / Rastaman Vibration Deluxe Ed. - Live At The Roxy, California, 1976 / 2002 Island Records

J’ai pu découvrir ce concert à l’occasion de la réédition du disque Rastaman Vibration en édition deluxe il y a plus de 10 ans de ça. On y retrouve un Bob Marley en pleine forme qui nous sort encore une fois une prestation de très haut niveau, mêlant le côté sec de certaines interprétations de ses meilleurs morceaux (Rebel Music, Lively Up Yourself, I Shot The Sheriff, Burnin’ & Lootin’, etc.) avec une chaleur cuivrée imperceptible mais bel et bien présente. Tout ceci donne un concert bougrement efficace, qui sèmera les jalons de l’identité rasta à travers le monde de par sa diffusion et son immense succès. Décidément il faisait bon vivre en Californie dans les 70s et ceux qui auront assisté à ce concert doivent s’en souvenir encore aujourd’hui !

 

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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 11:38

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Artiste : The Skints

Titre : Part & Parcel

Genre : Ska/Dub/HipHop

Année : 2012

Label : BOMBER MUSIC

 

 

 

 

Voici donc le second album du collectif The Skints, financé cette fois-ci par la plateforme PledgeMusic qui permet aux internautes avisés de miser sur des artistes émergents.Et finalement c'est Prince Fatty, le producteur en vogue Outre-Manche, qui s'est collé à la production : un réel gage de qualité.

 

 

the skints

 

Ce sont 4 potes qui ont crée le groupe en 2005. Ils se sont rapidement donné une belle image scénique en tournant encore et encore à travers toute la Grande-Bretagne, en donnant à chaque fois des prestations convainquantes.

 

On retrouve Marcia Richards au chant (phrasé hip hop fort intéressant) ainsi qu'au mélodica, à la flute, au saxophone ou aux claviers, Jamie Kyriakidesà la batterie (et au chant), Jonathan Doyle à la basse, et Joshua Waters Rudge à la guitare (et au chant... ils chantent presque tous donc).

 

Avec Part & Parcel le groupe s'appuie sur des références modernes comme les Dub Pistols, Hollie Cook ou encore les très talentueux LOTEK. Côté plus old school c'est vers Madness ou The Specials que les sonorités pencheront : rien que ça se diront les amateurs.

 

 

L'envol de l'album en Angleterre est du à une reprise intelligente du morceau Katy B On A Mission, sobrement intitulé On A Mission, qui a affolé les compteurs de visionnage dès sa mise en ligne sur le net.

 

Le vrai plaisir à l'écoute de cette galette c'est son métissage intelligent, capable de mélanger le rap, le dub, le ska, le calypso : tout un tas d'influences très perceptibles et maitrisées qui promettent concerts endiablés.

 

Sur l'album on ne peut qu'applaudir la qualité du mastering qui offre une très bonne profondeur sur les envolées dub et qui permet de profiter tant des chants très variés que des instruments multiples qui donnent du cachet aux compositions.

 

Envolées ragga, chant roots, hip hop façon London, vos tympans vous remercieront à chaque écoute.

 

Encore du bon son qui nous vient d'Angleterre quoi !

 

 

Tracklisting :

 

1/ Rise up
2/ Rat-at-at
3/ Just can’t take no more
4/ Live east die young
5/ Ring- ring
6/ Lay you down
7/ Sunny sunny
8/ Rubadub ( done know)
9/ Up against the wall riddim
10/ Soundboy
11/ You better

 

Vidéo :

 

 


 

 


 
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18 octobre 2012 4 18 /10 /octobre /2012 13:00

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Genre : Dancehall

Année : 21/02/1987
Cd : 2000
Artistes : Yellowman, Charlie Chaplin
Label : Reachout International

Voici un live à vous procurer de toute urgence : le clash bon enfant et tellement entraînant de deux des figures du early dancehall originaires de la Jamaïque.
Dans le coin droit le roi du slackness, il est albinos, et il est capable d'imiter le style de tous ses concurrents afin de mieux les écraser.
A ma gauche Charlie Chaplin, toaster roots incroyable, l'homme qui prêche la parole de Jah quoiqu'il puisse arriver et qui n'en démordra pas.
Ce live, enregistré au milieu d'une foule venue se relaxer, met donc en scène deux visions du dancehall. Le sexe et la provocation en face à face avec le spirituel et le respect, voilà tout un programme qu'il convient d'écouter afin de se forger un aperçu du contenu des soirées inoubliables produites sur les plages proches de Kingston.
Si tout se passe dans la bonne humeur le roi Yellowman et son challenger Charlie Chaplin ne lâchent rien.
Sur les riddims les plus marquants de l'époque ils se livrent à une bataille improvisée, entrecoupée parfois de fous rires tant le niveau est relevé.
Cette émulation nous offre aujourd'hui une performance à classer dans les toutes meilleures, le remastering de l'enregistrement original permettant de profiter pleinement de l'affrontement.
S'il devait y avoir un vainqueur ce serait sans doute Yellowman, aux points, mais les partisans de l'un et de l'autre seront rassurés : leur favori est vraiment dans le top des artistes reggae de tous les temps !
Bonne écoute !
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5 septembre 2012 3 05 /09 /septembre /2012 08:46

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Artiste : Easy Star All-tars

Année : 2012/08/27

Genre : Reggae

 

Les projets dangereux n'effraient pas les rastas. On en veut pour preuve les albums du band Easy Star All-Stars qui ont, tour à tour, repris les Pink Floyd, Radiohead, les Beatles, et s'attaquent maintenant à un monument. En effet mieux vaut avoir de big cojones pour s'attaquer au roi de la pop, feu Michael Jackson, et à son mythique Thriller. Le pari c'est de reprendre un album majeur, en respectant le tracklisting, en lui donnant une vibe reggae-dub. Pour ce faire le groupe invite régulièrement la crème des chanteurs roots. Ainsi Luciano, U Roy, Max Roméo, Corey Harris, Sugar Minott ou Morgan Heritage ont déjà participé aux opus précédents.

 

L'avantage de ce projet c'est que même en étant pas un fan de MJ on a au moins entendu ses singles en boucle sur les ondes de la bande FM. Du coup Thriller, Beat It ou Billie Jean n'ont quasi aucun secrets même pour les néophytes. Et ça facilite grandement les choses! 

Il est très agréable de s'immerger dans ces reprises reggae du légendaire Jackson, et par la même de (re)découvrir un album qui a marqué la planète musicale.

On retrouve Luciano, Steel Pulse, Michael Rose ou Spragga Benz pour des hommages fort réussis.

L'identité des morceaux d'origine est préservée, mais encore une fois les Easy Stars se les sont appropriés pleinement.

En ressort une tripotée de chouettes chansons, déjà connues, mais dont les arrangements en surprendront plus d'un, pour le meilleur.

 

Bon, n'y allons pas par quatre chemins, ce Thrillah est au moins aussi réussi que Radiodread et Lonely Hearts. Mais le meilleur restera sans nul toute Dub Side Of The Moon, et pour un long moment.

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26 août 2012 7 26 /08 /août /2012 15:03

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Roman Poche

Parution : 06/1999

Auteur/Traducteur : Russell Banks/Pierre Furlan

Genre : Roman Initiatique

 

 

Attention : voici un livre qui a chamboulé ma vision du rastafarisme et de la culture reggae.

On y suit le parcours plus ou moins chaotique d'un jeune adolescent américain dont la vie parait condamnée à se terminer en impasse. La vie faite de vols, de zonage et de consommation de stupéfiants, dans une bourgade made in usa tout ce qu'il y a de plus médiocre, cette vie donc y est décrite avec une réalité criante.

Car en plus de cet avenir peu engageant le jeune héros est confronté à un beau père déviant, une mère tiraillée, et un père aux abonnés absents.

C'est une rencontre qui donnera à Bone la force d'aller chercher son père en Jamaïque, et de puiser dans ces terres de légende une foi d'une incroyable puissance. Car c'est lorsqu'il croisera le chemin d'I-Man, rasta exilé aux États Unis qui cultive sa terre et vit des presque rien, que l'adolescent grandira pour devenir un homme.

Au delà d'une description juste des tourments de l'adolescence ou d'une peinture fascinante de la Jamaïque (et bien évidemment de la culture rasta), Sous Le Règne De Bone est un livre d'une puissance rare dans l'évocation de la compréhension de soi et du sillon que l'on creusera dans le monde d'aujourd'hui.

Les rencontres y sont nombreuses, les choix déterminants, et la volonté de grandir permanente.

 

Russell Banks, l'un des auteurs contemporains les plus talentueux, touche en permanence là où ça fait mal. Mais un mal qui fait du bien en somme. Son soucis du détail, son talent pour nous faire voyager à chaque ligne, facilitent grandement l'immersion pour tout type de lecteur, qu'il soit féru de culture roots ou pas.

 

Un grand livre qui chassera le préjugé simpliste de rasta = cannabis.

Oh que oui, après avoir lu Sous Le Règne De Bone on comprend bien mieux la philosophie pronée par le grand Bob Marley à travers le monde.

 

Bonne lecture & bon voyage.

 

Pour vous procurer le livre cliquez ici...

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17 août 2012 5 17 /08 /août /2012 17:03

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Sortie : 13/08/2012

Label : Universal / Trojan

Genre : Reggae/Ska

 

Rebirth signe le retour sur le devant de la scène d'une des stars mondiales du reggae.

Jimmy Cliff, puisque c'est de lui qu'il s'agit, ne revient pas seul. Il est accompagné du producteur de Rancid, Tim Armstrong, ce qui se ressent dans les arrangements dansants du genre ska et les hommages à la mouvance punk.

C'est donc logiquement du côté de Los Angeles que la galette a été enregistrée, et on retrouve une atmosphère festive très proche de celle proposée par le groupe The Aggrolites (basés à L.A eux aussi). Cuivres puissants, basse énergique, choeurs enthousiastes : du lourd pour soutenir la renaissance du sieur Cliff.

On peut y ajouter les riffs bien nerveux et trippés à la guitare, pour des envolées désertiques à l'américaine sur le titre Bang notamment.

Sur ce bel arrangement Jimmy Cliff pose une voix sereine, enjouée, proche de celle de Winston McAnuff. Ses lyrics sont conscients, critiques envers les dérives sociétales et économiques modernes.

L'émotion se fait encore plus intense lors de la reprise du célèbre Guns Of Brixton des Clash...ou encore avec l'envolée à la Toots & Maytals sur le génial Reggae Music.

Voilà bel et bien un retour étonnant à plus d'un titre, car la collaboration entre Tim Armstrong et l'une des voix les plus populaires de la musique jamaïcaine donne lieu à un album de très haute tenue alors qu'on n'attendait pas ces messieurs aussi haut.

La grande classe, tout simplement.

 

Tracklisting :

1. Word Upside Down 

2. One More (story to tell)
3. Cry no more

4. Childrens'bread

5. Bang

6. Guns of Brixton 

7. Reggae Music

8. Outsider 

9. Rebel Rebel 

10. Ruby Soho
11. Blessed Love
12. Ship is sailing

13. One More (alt. version)

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6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 20:15

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Genre : Ska Spaghetti

Sortie : 27/11/2011

Label : Mr Bongo

 

Voici un mélange musical unique et en TECHNICOLOR qui vous fera sourire, danser et voyager toute l'année.

Imaginez qu'on ait confié la bande son des meilleurs westerns de l'époque à des musiciens originaires de la Jamaïque : ça donne un skaghetti de grande classe, qui évoquera aux nostalgiques le meilleur des Skatalites !

 

Des cuivres chaleureux et enjoués qui tonnent comme les canons de Sergio Leone, des guitares poisseuses pleines de soleil qui enfument nos sens, des basses redondantes et élastiques qui remuent les popotins comme si vous montiez à cru, et une brin de folie que ne renierait pas Tarantino pour composer la bande originale d'une de ses films, voilà pour les ingrédients majeurs de ce nouveau projet mené tambour battant par le désormais célèbre Prince Fatty (à qui l'on doit notamment l'éclosion d'Hollie Cook).

 

Après avoir arpenté les déserts dans la peau de John Marston (Red Dead Revolver), après avoir rêvé de pouvoir creuser à côté de la tombe d'Arch Stanton (Le bon, la brute et le truand) après avoir applaudi des deux mains après la projection du True Grit (Frères Cohen), et bien il ne vous reste plus qu'à danser de manière béate sur les riffs ou les sifflements de ce Return Of Gringo.

 

Tracklisting :

1 Transistor Cowboy

2 Black Powder

3 Plague Of Locusts

4 Wear The Black Hat (if the black hat fits)

5 Way Back To Town

6 Across The Border

7 Up The Creek

8 Moscow Mule

9 Son Of A Thousand Fathers

10 The Good, The Vlad, & The Ugly

11 Blondes Have More Guns

12 Hava Nagila

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13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 17:10

http://www.lemellotron.com/wp-content/uploads/makasound.jpg

 

Aïe ! Une nouvelle très triste pour le reggae : le label pointu Makasound est en liquidation judiciaire pour notre plus grand malheur. Fruit d'une rencontre entre ses deux frenchies fondateurs et Winston McAnuff, Makasound avait permis à de nombreux amoureux de la musique de dédouvrir les Inna De Yard (Kiddus I, Earl Chinna Smith, Derajah, et tant d'autres) mais aussi de redécouvrir tout plein de perles classiques ou des raretés (Carl Harvey, The Viceroys, The Rastafarians, etc...).

 

C'est donc le coeur lourd qu'on assimile la nouvelle, surtout qu'on pensait le label solide avec ses tournées importantes et ses sorties attendues par les fans. La faute à l'internet ? A l'électro ? La faute à qui ?

L'un des fondateurs s'est exprimé à ce sujet sur Libération en disant ceci :

 

"Le Midem a fermé ses portes, et avec lui s’est éloigné l’exposé annuel sur le marché de la musique. Pour le plus grand plaisir de ceux qui vociféraient il y a dix ans contre les méchantes « majors », la fête est finie chez tous les producteurs de disques. On est loin des fêtes aux éléphants avec Eddie Barclay ! En quelque dix années, les ventes de disques ont baissé d’environ 70%, celles du monde numérique ne représentent que quelque 15% des ventes physiques. C’est dire que la révolution numérique n’est pas une alternative réelle pour produire de la musique. Car c’est quand même de cela qu’il s’agit. N’en déplaise aux fossoyeurs des producteurs, cette triste nouvelle se partage surtout avec les artistes et les musiciens.

Nous fermons, avec regret, le petit label que nous avons mis neuf ans à construire. Plus de soixante-dix disques sortis, des concerts, des tournées, des diffusions radios (un soutien sans faille de Radio France et Radio Nova), des articles, ont valu à nombre de nos artistes (1) une renommée méritée auprès des amateurs de musique. Nous avons « créé une marque » comme on nous le dit, un « label », synonyme de sérieux et d’enthousiasme, dans une esthétique de « Musiques du monde ». Aujourd’hui, ni ce catalogue d’enregistrements ni cette marque n’ont de valeur. Nous avons cherché à « nous vendre » pour continuer, nous, indépendants depuis le début. Malheureusement, selon les lois du marché, cette musique ne vaut rien, ce travail non plus, son avenir encore moins. La musique doit être consommée tout de suite, comme une pizza. Signe des temps, toutes les maisons de disques rêvent d’associer une marque à la sortie d’un album. Faire payer la pub, vu que l’on n’espère plus grand-chose de celui pour laquelle on la joue et l’enregistre : le public.

Comment pourtant blâmer ce public ? Il écoute de plus en plus de musique ! Il ne la paie pas, c’est tout. S’en prendre à Internet, cette machine à faire du gratuit avec tout ? Non, les évolutions techniques font bouger les industries, les modes de consommation, les plaisirs. Les choses avancent, heureusement. Le CD a (presque) fait disparaître le vinyle, faut-il le regretter ? La tendance est à l’écoute tout le temps, partout. Ecologique oui ! Plus de fabrication de plastique, pas de déplacement au magasin de disques, un bon bilan carbone et une écoute possible sans limite.

Mais alors, qu’est-ce qui cloche ? Pourquoi n’arrive-t-on pas à faire vivre artistes, producteurs et intermédiaires ? Deezer, Spotify, YouTube et les autres sont-ils vraiment les nouveaux vecteurs d’un accès enfin illimité à la musique, comme l’était un temps « Philips, l’inventeur du compact disque » ? Le problème, c’est qu’eux non plus ne paient pas la musique. Ils ne la font pas et ils ne la paient pas. Ou ils la paient selon un modèle qui les arrange. 100 000 écoutes rapporteraient dans les 150 euros, à partager royalement entre producteur et artiste. Quel artiste, quel producteur, peut applaudir à ce calcul ? La vérité, c’est que par un tour de magie qui n’a pris que quelques années, la musique enregistrée a perdu toute sa valeur.

Comment les maisons de disques, via leurs organismes professionnels, ont-elles pu signer des accords sur une base pareille ? Sommes-nous à ce point prêts à mendier notre travail et notre avenir ? Dois-je me réjouir que les 500 000 nouveaux abonnés de téléphone Orange-Deezer puissent écouter gratuitement (ou presque) nos productions passées et futures ? Fallait-il vraiment tester si vite ce « nouveau modèle » ? Un modèle qui diffuse gratuitement, mais qui ne permet pas de produire. A vouloir aller trop vite, on oublie l’essentiel…

En attendant de savoir si ce modèle fonctionnera un jour, de nombreux projets d’albums resteront dans les cartons. On a dû oublier de dire qui sont les producteurs dans toute cette histoire. La très grande majorité d’entre eux (malheureusement pas la plus visible) est composée de vrais passionnés qui mettent leur énergie au service de la création artistique et de sa transmission. Ils trouvent des moyens et prennent des risques pour que cette passion se partage avec le plus grand nombre.

Produire un album est un processus long et la musique a un coût. Une émotion enregistrée, vécue, transmise, voici ce qu’est souvent la musique. Pour ramener d’Afrique, de Jamaïque ou d’ailleurs l’enregistrement d’un groupe, il faut bien financer l’aventure. En faisant le pari d’être payé en retour. Si le paiement est de quelques centimes sur Deezer, ce voyage ne se fera plus.

Ainsi que devons-nous espérer ? Des mécènes ? Et pourquoi pas la charité ? Signe des temps, la couverture du magazine professionnel Musique Info Hebdo, a été achetée par une start-up d’un nouveau concept : redonnez de l’argent aux artistes que vous aimez (mais que vous écoutez sans payer). Une sorte de compensation CO2 volontaire…

Ce n’est donc pas seulement Deezer qui nous a tués. L’affaire est plus compliquée. Puisque l’on peut encore envoyer ses vœux, les miens s’adressent à ceux qui continuent à se battre pour la production musicale dans ces conditions risquées. La traversée finira bien par nous ramener sur la terre ferme !

(1) Winston et Matthew McAnuff, Java, Victor Démé, Inna de Yard, Jaqee, R. Wan, la Caravane passe, Clinton Fearon…

Paru dans Libération du 09/02/2011"

 

Admirateur de ce projet depuis ses débuts je ne peux que saluer les artistes et leur souhaiter un belle et longue route malgré cette désillusion.

 

En espérant que le reggae survive à toutes ces fermetures de labels inna de France.

 

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16 février 2012 4 16 /02 /février /2012 16:30

 

JAHTARI0002

 

 

 

 

 

 

Date : 09/03/2012
Lieu : Le Bikini, Ramonville
Prix Annoncé : 13 euros / ici

Alors que votre humble serviteur musical s'évertuait à deviner les futures dates dub à venir dans la Ville Rose, les noms de Kanka ou High Damage revenaient sans cesse (et ce n'est que du bonheur). Pourtant une question revenait sans cesse :
"Mais quelle serait donc la prog' du prochain dub club ?"
#ROULEMENT DE TAMBOUR#
C'est à cette même période, en zonant sur le net à la recherche de nouvelles sonorités, qu'une découverte majeure sortit des petits clics du mulot : en atterrissant sur le site de Jahtari il découvrit (oui, votre humble serviteur) du très bon dub made in Germany ! 
Conçu pour évoquer le son digital ultra vintage des Atari et Amiga de nos années 90' ce dub est une merveille : un pur mélange de vieux sons cultissimes tirés de ces vieux processeurs, le tout remasterisé à la sauce jamaïquaine bien pimentée en basses hypertrophiées !
Après avoir commandé un max de sons directement sur le site (Ode To A Carrot, Bo Marley vs Disrupt, Jahtarians Dubbers vol. II, ...), après avoir reconnu des tracks indémodables de Disrupt (fondateur du label) comme ce Sega Beats complètement fou, après avoir trippé pendant des heures en compagnie de Soom T une seule idée un peu prémonitoire subsistait : et si on les organisateurs toulousains avaient la bonne idée de confier le bon déroulement de leur soirée à Jahtari ?!?
Et bien Jah a bel et bien entendu cette prière et c'est avec plaisir que nous vous invitons à prendre rapidement vos places pour le Dub Club #4 puisque Jahtari débarque en force sur Toulouse en compagnie d'un des chanteurs de Zion Train mais aussi d'Omar Perry (fils du célèbre Lee Perry).
Maintenant que vous en savez un peu plus vous n'avez plus aucune raison valable pour ne pas venir le 09 mars inna de Bikini !

Peace.

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8 février 2012 3 08 /02 /février /2012 19:12

http://multimedia.fnac.com/multimedia/FR/images_produits/FR/Fnac.com/ZoomPE/4/3/6/3341348425634.jpg

 

 

Titre : Human Race

Label : Menilmontant International

Artiste : Bruno Blum / Bob Marley, The Wailers, Big Youth, Buffalo Bill, etc...

Sortie : 11/2011

 

 

N'en déplaise aux jeunes électroboys&girlz la France et le reggae continuent leur belle histoire d'amour. On doit l'oeuvre présentée ici à un vrai fou de  musique jamaïquaine. Bruno Blum, alias DocReggae, est un historien du reggae reconnu à travers toute la planète pour ses livres (procurez vous de toute urgence Culture Cannabis !), ses conférences, et son label installé sur la petite île des rastas.
Sur cette double galette on a ainsi le bonheur de retrouver sur la première face des morceaux exemplaires produits par Bruno Blum. C'est avec délectation qu'on peut entendre les voix de Mahatma Gandhi, Nelson Mandela ou Marcus Garvey sur de très bons dubs, pour des textes conscients et historiques. Et puis il y a Big Youth, Lady Manuella, et Annabelle Mouloudji qui apportent tout leur talent pour des hommages à des grands classiques de la musique reggae.
Sur la seconde face c'est tout simplement le mythique album "WAR" qu'on avait perdu de vu et qui réapparaît au meilleur moment. Buffalo Bill, Joseph Cotton, Big Youth à nouveau, les Wailers, Haile Selassie, tous ces superbes noms du roots et de la culture rasta qui sont réunis pour onze versions du même morceau qui permettent de redécouvrir l'histoire de cette grande musique des caraïbes.
Human Race c'est de la musique engagée (quelle réponse intemporelle aux propos récents d'un certain ministre de l'Intérieur), parfaitement maitrisée et masterisée, qui fait du bien aux oreilles et à l'âme : tout simplement.

Peace.

Tracklisting :

CD1 : Human Race

  1. Spectacular, Marcus Garvey - Marcus Garvey
  2. The Blum Brothers, Marcus Garvey - Garvey's Duppy
  3. Doc Reggae - Should I Stay or Should I Go
  4. Joseph Cotton, Lady Manuela - Fish T'ing
  5. Dub De Luxe, Brady, Chico Chin - Love Scat
  6. Dub De Luxe - Jungle Dub
  7. Big Youth - Marcus Garvey
  8. The Blum Brothers, Marcus Garvey - Garvey's Soul
  9. Mahatma Gandhi - Indefinable Mysterious Power
  10.  Dub De Luxe - Shashemene Dub
  11. Nelson Mandela - Amandla Dub
  12. King Stitt - Zoot Suit Hipster
  13. Dub de Luxe, Annabelle Mouloudji - Should Annabelle Stay

 

CD2 : The War Album

  1. Bob Marley - Bob Marley introduces Emperor Haile Selassie
  2. Haile Selassie, Bob Marley, The Wailers - War/Selassie Is the Chapel (virtual duet remix version)
  3. Buffalo Bill - War (Jamaican version)
  4. Joseph Cotton - Conflicts (Jamaican DJ version)
  5. Big Youth - We No Want No War (Jamaican DJ version)
  6. The Wailers Band - Peace (full length dub version)
  7. Doc Reggae - War (English version)
  8. Haile Selassie - War (full length foundation Amharic version)
  9. Buffalo Bill - Warmongers
  10. Doc Reggae - Guerre (French version)
  11. The Wailers Band, Bob Marley, The Wailers - War/Selassie In Dub
  12. The Wailers Band - War Dub
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